Il doit bien exister quelques méthodes douteuses pour parvenir à ce but : les mises en demeure assorties d’une échéance sont au catalogue des moyens de pression, la menace d’une rupture fracassante fait partie des hits … Rien n’y fait. L’homme a le dernier mot …
Un homme qui s’installe dans le croustillant d’une liaison ne s’installe pas dans l’amour mais dans le bien-être émoustillant d’avoir deux femmes sous sa domination. Machisme oblige. Une liaison, aussi sensuelle soit-elle, ne revêt pas nécessairement une dominante affective suffisante pour donner l’envie à un homme de briser son mariage. Son épouse reste le vecteur d’une tendresse stable, la maitresse est une partenaire sensuelle dont la vocation est la distraction.
Fort de cet enthousiasme intime, nombreuses sont les maitresses qui associent cette émulation aux effluves de l’amour-passion. Mais un homme (tout comme une femme d’ailleurs) emporté par cette passion coupe toutes les amarres avant même de réfléchir. Plus une liaison s’enlise dans la durée, plus la maitresse devient une épouse de l’ombre que l’on cajole avec de fausses promesses.
Vous pouvez attester du bonheur que vous avez en la présence de cet homme, mais en aucun cas attester de la plénitude que vous auriez à vivre avec lui dans l’hypothèse (qui s’amenuise chaque jour qui passe) où il se séparerait de sa femme.
Nombreuses sont les liaisons qui, transformées en vie commune « ordinaire », perdent de leur intensité.
Vous êtes, au risque de vous blesser, une femme complémentaire à ce que votre amant ne trouve pas chez sa femme en tant que mari. Un complément, mais pas un substitut. Les hommes mariés quittent tout pour une maîtresse dont ils ont la certitude (parfois déraisonnable) qu’elle leur apportera un renouveau. Si cette certitude ne les effleure pas, ils établissent une double vie en emprisonnant la maîtresse dans un rôle qu’elle ne choisit pas.
Chacun peut proposer à l’autre de partager sa vie, mais il ne saurait être question d’imposer ce changement de vie. Proposer est un acte d’amour, imposer est une marque de possessivité.
Pour celles qui se demandent ce qu’elles deviendraient si elles décidaient de rompre : la demi-histoire d’amour qu’elles vivent ne se transformera jamais en histoire pleine et entière. Quant à craindre la solitude, ne la connaissent-elles pas les jours de fête, les week-ends sans lui ?
Une façon d’être dans une telle situation affective s’impose : soit l’acceptation du statut de maitresse et en assumer les joies et les peines, soit reconsidérer son parcours de vie différemment avec la difficulté de retrouver un partenaire réellement libre. La vie est courte pour chacun, une erreur de style de vie peut amener le sentiment d’amertume d’avoir gâché son existence.
Alors ? Maitresse à vie ? Ou femme libre en quête d’amour ? A chacune de répondre …